Lisez le texte et répondez aux questions.
Les
vacances du Petit Nicolas (de Sempé-Goscinny)
Chapitre
1 : C’est
papa qui décide
Une
studieuse année scolaire s’est terminée. Nicolas a remporté le
prix d’éloquence, qui récompense chez lui la quantité, sinon la
qualité, et il a quitté ses condisciples qui ont nom : Alceste,
Rufus, Eudes, Geoffroy, Maixent, Joachim, Clotaire et Agnan. Les
livres et les cahiers sont rangés, et c’est aux vacances qu’il
s’agit de penser maintenant.
Et chez
Nicolas, le choix de l’endroit où l’on va passer ces vacances
n’est pas un problème, car...
C’est
papa qui décide
Tous
les ans, c’est-à-dire le dernier et l’autre, parce qu’avant
c’est trop vieux et je ne me rappelle pas, Papa et Maman se
disputent beaucoup pour savoir où aller en vacances, et puis Maman
se met à pleurer et elle dit qu’elle va aller chez sa maman, et
moi je pleure aussi parce que j’aime bien Mémé, mais chez elle il
n’y a pas de plage, et à la fin on va où veut Maman et ce n’est
pas chez Mémé.
Hier,
après le dîner, Papa nous a regardés, l’air fâché et il a
dit :
— Ecoutez-moi
bien! Cette année, je ne veux pas de discussions, c’est moi qui
décide Nous irons dans le Midi. J’ai l’adresse d’une villa à
louer à Plage-les-Pins. Trois pièces, eau courante, électricité.
Je ne veux rien savoir pour aller à l’hôtel et manger de la
nourriture minable.
— Eh
bien, mon chéri, a dit Maman, ça me paraît une très bonne idée.
— Chic
! j’ai dit et je me suis mis à courir autour de la table parce que
quand on est content, c’est dur de rester assis.
Papa,
il a ouvert des grands yeux, comme il fait quand il est étonné, et
il a dit : «Ah ? Bon.»
Pendant
que Maman débarrassait la table, Papa est allé chercher son masque
de pêche sous-marine dans le placard.
— Tu
vas voir, Nicolas, m’a dit Papa, nous allons faire des parties de
pêche terribles, tous les deux.
Moi,
ça m’a fait un peu peur, parce que je ne sais pas encore très
bien nager ; si on me met bien sur l’eau je fais la planche, mais
Papa m’a dit de ne pas m’inquiéter, qu’il allait m’apprendre
à nager et qu’il avait été champion interrégional de nage libre
quand il était plus jeune, et qu’il pourrait encore battre des
records s’il avait le temps de s’entraîner.
— Papa
va m’apprendre à faire de la pêche sous-marine ! j’ai dit à
Maman quand elle est revenue de la cuisine.
— C’est
très bien, mon chéri, m’a répondu Maman, bien qu’en
Méditerranée il paraît qu’il n’y a plus beaucoup de poissons.
Il y a trop de pêcheurs.
— C’est
pas vrai! a dit Papa ; mais Maman lui a demandé de ne pas la
contredire devant le petit et que si elle disait ça, c’est parce
qu’elle l’avait lu dans un journal ; et puis elle s’est mise à
son tricot, un tricot qu’elle a commencé ça fait des tas de
jours.
— Mais
alors, j’ai dit à Papa, on va avoir l’air de deux guignols sous
l’eau, s’il n’y a pas de poissons!
Papa
est allé remettre le masque dans le placard sans rien dire. Moi,
j’étais pas tellement content: c’est vrai, chaque fois
qu’on va à la pêche avec Papa c’est la même chose, on ne
ramène rien. Papa est revenu et puis il a pris son journal.
— Et
alors, j’ai dit, des poissons pour la pêche sous-marine, il y en a
où?
— Demande
à ta mère, m’a répondu Papa, c’est une experte.
— Il
y en a dans l’Atlantique, mon chéri, m’a dit Maman.
Moi,
j’ai demandé si l’Atlantique c’était loin de là où nous
allions, mais Papa m’a dit que si j’étudiais un peu mieux à
l’école, je ne poserais pas de questions comme ça et ce n’est
pas très juste, parce qu’à l’école on n’a pas de classes de
pêche sous-marine ; mais je n’ai rien dit, j’ai vu que Papa
n’avait pas trop envie de parler.
— Il
faudra faire la liste des choses à emporter, a dit Maman.
— Ah!
non! a crié Papa. Cette année, nous n’allons pas partir déguisés
en camion de déménagement. Des slips de bain, des shorts, des
vêtements simples, quelques lainages...
— Et
puis des casseroles, la cafetière électrique, la couverture
rouge et un peu de vaisselle, a dit Maman.
Papa,
il s’est levé d’un coup, tout fâché, il a ouvert la bouche,
mais il n’a pas pu parler, parce que Maman l’a fait à sa place.
— Tu
sais bien, a dit Maman, ce que nous ont raconté les Blédurt quand
ils ont loué une villa l’année dernière. Pour toute vaisselle,
il y avait trois assiettes ébréchées et à la cuisine deux petites
casseroles dont une avait un trou au fond. Ils ont dû acheter sur
place à prix d’or ce dont ils avaient besoin.
— Blédurt
ne sait pas se débrouiller, a dit Papa. Et il s’est rassis.
— Possible,
a dit Maman, mais si tu veux une soupe de poisson, je ne peux pas la
faire dans une casserole trouée, même si on arrive à se procurer
du poisson.
Alors,
moi je me suis mis à pleurer, parce que c’est vrai ça, c’est
pas drôle d’aller à une mer où il n’y a pas de poissons, alors
que pas loin il y a les Atlantiques où c’en est plein. Maman a
laissé son tricot, elle m’a pris dans ses bras et elle m’a dit
qu’il ne fallait pas être triste à cause des vilains poissons et
que je serai bien content tous les matins quand je verrai la mer de
la fenêtre de ma jolie chambre.
— C’est-à-dire,
a expliqué Papa, que la mer on ne la voit pas de la villa. Mais elle
n’est pas très loin, à deux kilomètres. C’est la dernière
villa qui restait à louer à Plage-les-Pins.
— Mais
bien sûr, mon chéri, a dit Maman. Et puis elle m’a embrassé et
je suis allé jouer sur le tapis avec les deux billes que j’ai
gagnées à Eudes à l’école.
— Et
la plage, c’est des galets? a demandé Maman.
— Non,
madame! Pas du tout! a crié Papa tout content. C’est une plage de
sable! De sable très fin! On ne trouve pas un seul galet sur cette
plage !
— Tant
mieux, a dit Maman; comme ça, Nicolas ne passera pas son temps à
faire ricocher des galets sur l’eau. Depuis que tu lui as appris à
faire ça, c’est une véritable passion chez lui.
Et moi
j’ai recommencé à pleurer, parce que c’est vrai que c’est
chouette de faire ricocher des galets sur l’eau ; j’arrive à les
faire sauter jusqu’à quatre fois, et ce n’est pas juste, à la
fin, d’aller dans cette vieille villa avec des casseroles trouées,
loin de la mer, là où il n’y a ni galets ni poissons.
— Je
vais chez Mémé ! j’ai crié, et j’ai donné un coup de pied à
une des billes d’Eudes.
Maman
m’a pris de nouveau dans ses bras et elle m’a dit de ne pas
pleurer, que Papa était celui qui avait le plus besoin de vacances
dans la famille et que même si c’était moche là où il voulait
aller, il fallait y aller en faisant semblant d’être contents.
— Mais,
mais, mais..., a dit Papa.
— Moi
je veux faire des ricochets ! j’ai crié.
— Tu
en feras peut-être l’année prochaine, m’a dit Maman, si Papa
décide de nous emmener à Bains-les-Mers.
— Où
ça? a demandé Papa, qui est resté avec la bouche ouverte.
— A
Bains-les-Mers, a dit Maman, en Bretagne, là où il y a
l’Atlantique, beaucoup de poissons et un gentil petit hôtel qui
donne sur une plage de sable et de galets.
— Moi
je veux aller à Bains-les-Mers ! j’ai crié. Moi je veux aller à
Bains-les-Mers
— Mais,
mon chéri, a dit Maman, il faut être raisonnable, c’est Papa qui
décide.
Papa
s’est passé la main sur la figure, il a poussé un gros soupir et
il a dit:
— Bon,
ça va! j’ai compris. Il s’appelle comment ton hôtel?
— Beau-Rivage,
mon chéri, a dit Maman.
Papa a
dit que bon, qu’il allait écrire pour voir s’il restait encore
des chambres.
— Ce
n’est pas la peine, mon chéri, a dit Maman, c’est déjà fait.
Nous avons la chambre 29, face à la mer, avec salle de bains.
Et
Maman a demandé à Papa de ne pas bouger parce qu’elle voulait
voir si la longueur du pull-over qu’elle tricotait était bien. Il
paraît que les nuits en Bretagne sont un peu fraîches.
Questions:
1. D’habitude, comment est-ce qu’on décide où aller en vacances?
2. Comment Nicolas nage-t-il?
3. Pourquoi Papa est-il allé remettre le masque dans le placard "sans rien dire"?
4. Pourquoi Nicolas ne veut-il plus aller à cette vieille villa?
5. Comment Maman a-t-elle réussi encore une fois à décider où aller en vacances?
ou est les responses
ResponderEliminarC'est très bien très rigolos
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