30 abr 2013

HOMOPHONES

Un homophone est un mot qui a la même prononciation qu’un ou plusieurs autres. Par exemple, c'est et s'est; ses et ces; ont et on, sang et cent; où et août...

Quelques exercises pour pratiquer un peu afin de pouvoir les distinguer:

 Un autre exemple à lire:

 Pas facile, hein?




CURIOSITÉS

Quelques expressions curieuses
  • La curiosité est un vilain défaut.
  • La curiosité te perdra
  • Point de mire de toutes les curiosités.
  • Avoir la curiosité de faire quelque chose.
  • Demander quelque chose par curiosité.
  • Émousser la curiosité de quelqu'un.
  • Être à l'abri de la curiosité.
  • Être agité par la curiosité.
  • Éveiller la curiosité de quelqu'un.
  • Frustrer quelqu'un dans sa curiosité.
  • Irriter la curiosité de quelqu'un.
  • Piquer la curiosité de quelqu'un.
  • Provoquer la curiosité de quelqu'un.
  • Punir quelqu'un de sa curiosité.
  • Regarder avec curiosité.
  • Réveiller la curiosité de quelqu'un.




22 abr 2013

CHIEN OU CHAT?

 Quelques expressions toutes faites avec des chiens et des chats:
  1. S'entendre comme chien et chat
  2. Chien qu'aboie, ne mord pas
  3. Suivre quelq'un comme un petit chien
  4. Quelle chienne de vie!
  5. La nuit, tous les chats sont gris
  6. Chat échaudé craint l'eau froide
  7. Il n'y a pas un chat!
  8. Jouer au chat et à la souris   

Lesquels préférez-vous? Les chats ou les chiens?






16 abr 2013

AMANDINE BOURGEOIS

Amandine Bourgeois, née le 12 juin 1979 à Angoulême, est une chanteuse française. Elle a remporté la sixième saison de la Nouvelle Star et sera la représentante française en Eurovision le prochain 18 mai à Malmö (Suède), avec la chanson L'enfer et moi.

Pensez-vous qu'elle peut gagner le festival? Aimez-vous la chanson?




Pour en savoir plus

15 abr 2013

LA GRAND-PLACE DE BRUXELLES





La Grand-Place (Grote Markt en néerlandais) est la place centrale de Bruxelles. Mondialement renommée pour sa richesse ornementale, elle est bordée par les maisons des corporations, l'hôtel de Ville et la Maison du Roi (Broodhuis en néerlandais). Elle est généralement considérée comme l'une des plus belles places du monde. Elle a été inscrite en 1998 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Lieu historique, elle a vu se dérouler de nombreux évènements heureux ou tragiques. En 1523, les premiers martyrs protestants, Henri Voes et Jean Van Eschen, y sont brûlés par l'Inquisition, quarante ans plus tard, les comtes d'Egmont et de Hornes y sont décapités. En août 1695, pendant la Guerre de la Ligue d'Augsbourg, la plupart des maisons, dont certaines sont encore construites en bois, sont détruites lors du bombardement de la ville par les troupes françaises commandées par le maréchal de Villeroy. Seules la façade et la tour de l'Hôtel de Ville et quelques murs en pierre ont résisté aux boulets incendiaires. Les maisons entourant la place furent reconstruites en pierre par les différentes corporations. Parmi celles-ci, la maison de la corporation des Brasseurs abrite aujourd'hui le Musée des Brasseurs. 



Au Xe siècle, les Ducs de Basse-Lotharingie, ayant construit un château-fort sur une île de la Senne, furent à l'origine de la naissance de Bruxelles.
La construction de l'Hôtel de Ville en plusieurs phases entre 1401 et 1455 transforme la place en siège du pouvoir municipal, répondant au pouvoir central symbolisé par le palais du Coudenberg. En face de l'Hôtel de Ville, le pouvoir du duc reste cependant présent : l'ancienne halle au pain, qui prendra plus tard le nom de Maison du Roi, a perdu depuis 1406 sa fonction commerciale et a été transformée en lieu de perception et de justice princière. Autour de la place sont construites les maisons de quelques riches négociants et, surtout, des corporations dont l'influence est de plus en plus importante. Pour la plupart en bois, certaines de ces maisons sont reconstruites en pierre au cours du XVIIe siècle.




Au centre de la place sera installée en 1856 une fontaine monumentale en commémoration du vingt-cinquième anniversaire du règne de Léopold Ier. Elle sera remplacée en 1860 par la fontaine des comtes d'Egmont et de Hornes, érigée devant la Maison du Roi. Cette fontaine, surmontée des statues des comtes d'Egmont et de Hornes décapités à cet endroit, sera déplacée au petit Sablon.

Quelques maisons de la Grand-Place: Le Roy d'Espagne, La Maison du Roi, L'Hôtel de Ville, L'Étoile, Le Cygne, La Maison des Ducs de Brabant, La Chaloupe d'Or, etc.   

L'Hôtel de Ville a été construit entre 1402 et 1455. Il est le seul témoin architectural de la place du Moyen Âge. L'architecte et concepteur en est probablement le bourguignon Jean Bornoy avec lequel collaborait Jacques van Thienen. La tour de style gothique de 96 mètres est due à l'architecte Jean van Ruysbroeck. À son sommet se trouve une statue de saint Michel, le patron de Bruxelles, terrassant le démon.



La Maison du Roi était dès le XIIe siècle un bâtiment en bois où l'on vendait le pain, d'où le nom qu'il a conservé en néerlandais, broodhuis (maison du pain). Il a été remplacé au XVe siècle par un bâtiment en pierre qui abritait les services administratifs du duc de Brabant. Raison pour laquelle on l'appela Maison du Duc, et quand ce même duc devint roi d'Espagne, Maison du Roi. Charles Quint le fit à son tour reconstruire en style gothique tardif, fort semblable à celui que l'on peut voir actuellement, quoique sans tours ni galeries. En raison des dégâts subis au cours du temps, notamment lors du bombardement de 1695, la ville le fit reconstruire en 1873 dans le style néo-gothique. Le bâtiment, rénové en 1985, abrite le musée de la ville depuis 1887.
 


Chaque année paire, le week-end du 15 août, la Grand-Place est recouverte d'un immense tapis de fleurs (25 × 75 mètres) composé de plus de 500 000 plants de bégonias.


Pour en savoir plus
Tour virtuel

COMPRÉHENSION ÉCRITE: LE PETIT NICOLAS 5

Lisez le texte et répondez aux questions. 


Chapitre 5 – La gym
 

Un nouveau professeur de gymnastique a fait son apparition sur la plage, et tous les parents se sont empressés d’inscrire leurs enfants à son cours. Ils ont pensé, dans leur sagesse de parents, que d’occuper les enfants pendant une heure tous les jours pouvait faire le plus grand bien à tout le monde.


Hier, on a eu un nouveau professeur de gymnastique.
— Je m’appelle Hector Duval, il nous a dit, et vous?
— Nous pas, a répondu Fabrice, et ça, ça nous a fait drôlement rigoler.
J’étais sur la plage avec tous les copains de l’hôtel, Blaise, Fructueux, Mamert, qu’il est bête celui-là! Irénée, Fabrice et Côme. Pour la leçon de gymnastique, il y avait des tas d’au­tres types ; mais ils sont de l’hôtel de la Mer et de l’hôtel de la Plage et nous, ceux du Beau-­Rivage, on ne les aime pas.
Le professeur, quand on a fini de rigoler, il a plié ses bras et ça a fait deux gros tas de muscles.
— Vous aimeriez avoir des biceps comme ça? a demandé le professeur.
— Bof, a répondu Irénée.
— Moi, je ne trouve pas ça joli, a dit Fruc­tueux, mais Côme a dit qu’après tout, oui, pourquoi pas, il aimerait bien avoir des trucs comme ça sur les bras pour épater les copains à l’école. Côme, il m’énerve, il veut toujours se montrer. Le professeur a dit:
— Eh bien, si vous êtes sages et vous suivez bien les cours de gymnastique, à la rentrée, vous aurez tous des muscles comme ça.
Alors, le professeur nous a demandé de nous mettre en rang et Côme m’a dit:
— Chiche que tu ne sais pas faire des gali­pettes comme moi. Et il a fait une galipette.
Moi, ça m’a fait rigoler, parce que je suis terrible pour les galipettes, et je lui ai montré.
— Moi aussi je sais ! Moi aussi je sais ! a dit Fabrice, mais lui, il ne savait pas. Celui qui les faisait bien, c’était Fructueux, beaucoup mieux que Blaise, en tout cas. On était tous là, à faire des galipettes partout, quand on a entendu des gros coups de sifflet à roulette.
— Ce n’est pas bientôt fini? a crié le profes­seur. Je vous ai demandé de vous mettre en rang, vous aurez toute la journée pour faire les clowns!
On s’est mis en rang pour ne pas faire d’his­toires et le professeur nous a dit qu’il allait nous montrer ce que nous devions faire pour avoir des tas de muscles partout. Il a levé les bras et puis il les a baissés, il les a levés et il les a baissés, il les a levés et un des types de l’hôtel de la Mer nous a dit que notre hôtel était moche.
— C’est pas vrai, a crié Irénée, il est rien chouette notre hôtel, c’est le vôtre qui est drô­lement laid!
— Dans le nôtre, a dit un type de l’hôtel de la Plage, on a de la glace au chocolat tous les soirs
— Bah! a dit un de ceux de l’hôtel de la Mer, nous, on en a à midi aussi et jeudi il y avait des crêpes à la confiture!
— Mon papa, a dit Côme, il demande toujours des suppléments, et le patron de l’hô­tel lui donne tout ce qu’il veut!
— Menteur, c’est pas vrai! a dit un type de l’hôtel de la Plage.
— Ça va continuer longtemps, votre petite conversation ? a crié le professeur de gymnas­tique, qui ne bougeait plus les bras parce qu’il les avait croisés. Ce qui bougeait drôlement, c’étaient ses trous de nez, mais je ne crois pas que c’est en faisant ça qu’on aura des muscles.




Le professeur s’est passé une main sur la figure et puis il nous a dit qu’on verrait plus tard pour les mouvements de bras, qu’on allait faire des jeux pour commencer. Il est chouette, le professeur
— Nous allons faire des courses, il a dit. Mettez-vous en rang, là. Vous partirez au coup de sifflet. Le premier arrivé au parasol, là-bas, c’est le vainqueur. Prêts? et le professeur a donné un coup de sifflet. Le seul qui est parti, c’est Mamert, parce que nous, on a regardé le coquillage que Fabrice avait trouvé sur la plage, et Côme nous a expliqué qu’il en avait trouvé un beaucoup plus grand l’autre jour et qu’il allait l’offrir à son papa pour qu’il s’en fasse un cendrier. Alors, le professeur a jeté son sifflet par terre et il a donné des tas de coups de pied dessus. La dernière fois que j’ai vu quelqu’un d’aussi fâché que ça, c’est à l’éco­le, quand Agnan, qui est le premier de la classe et le chouchou de la maîtresse, a su qu’il était second à la composition d’arithmétique.
— Est-ce que vous allez vous décider à m’obéir ? a crié le professeur.
— Ben quoi, a dit Fabrice, on allait partir pour votre course, m’sieur, y a rien qui presse.
Le professeur a fermé les yeux et les poings, et puis il a levé ses trous de nez qui bougeaient, vers le ciel. Quand il a redescendu la tête, il s’est mis à parler très lentement et très douce­ment.
— Bon, il a dit, on recommence. Tous prêts pour le départ.
— Ah non, a crié Mamert, c’est pas juste ! C’est moi qui ai gagné, j’étais le premier au parasol! C’est pas juste et je le dirai à mon papa ! et il s’est mis à pleurer et à donner des coups de pied dans le sable et puis il a dit que puisque c’était comme ça, il s’en allait et il est parti en pleurant et je crois qu’il a bien fait de partir, parce que le professeur le regardait de la même façon que papa regardait le ragoût qu’on nous a servi hier soir pour le dîner.
— Mes enfants, a dit le professeur, mes chers petits, mes amis, celui qui ne fera pas ce que je lui dirai de faire... je lui flanque une fessée dont il se souviendra longtemps!
— Vous n’avez pas le droit, a dit quelqu’un, il n’y a que mon papa, ma maman, tonton et pépé qui ont le droit de me donner des fessées !
— Qui a dit ça? a demandé le professeur.
— C’est lui, a dit Fabrice en montrant un type de l’hôtel de la Plage, un tout petit type.
— C’est pas vrai, sale menteur, a dit le petit type et Fabrice lui a jeté du sable à la figure, mais le petit type lui a donné une drôle de claque. Moi je crois que le petit type avait déjà dû faire de la gymnastique et Fabrice a été tellement surpris, qu’il a oublié de pleurer. Alors, on a tous commencé à se battre, mais ceux de l’hôtel de la Mer et ceux de l’hôtel de la Plage, c’est des traîtres.
Quand on a fini de se battre, le professeur, qui était assis sur le sable, s’est levé et il a dit :
— Bien. Nous allons passer au jeu suivant. Tout le monde face à la mer. Au signal, vous allez tous à l’eau ! Prêts ? Partez !
Ça, ça nous plaisait bien, ce qu’il y a de mieux à la plage, avec le sable, c’est la mer. On a couru drôlement et l’eau était chouette et on s’est éclaboussés les uns les autres et on a joué à sauter avec les vagues et Côme criait:
« Regardez-moi! Regardez-moi! Je fais du crawl ! » et quand on s’est retournés, on a vu que le professeur n’était plus là.
Et aujourd’hui, on a eu un nouveau profes­seur de gymnastique.
— Je m’appelle Jules Martin, il nous a dit, et vous?


Les vacances se poursuivent agréablement, et le père de Nicolas n’a rien à reprocher à l’hôtel Beau-Rivage, si ce n’est son ragoût, surtout le soir où il a trouvé un coquillage dedans. Comme il n’y a plus de profes­seur de gymnastique pour l’instant, les enfants cherchent d’autres activi­tés pour y déverser le trop-plein de leur énergie...



Questions:
1. Pourquoi les parents se sont-ils empressés d’inscrire leurs enfants au cours du nouveau professeur de gymnastique?
2. Qu’Irénée, Fructueux et Côme, pensent-ils des muscles du professeur de gymnastique?
3. Selon le garçon de l’hôtel de la Plage, pourquoi son hôtel est-il meilleur que celui de Nicolas?
4. Quand le professeur a suggéré des courses, le seul garçon qui est parti était Mamert. Pourquoi?
5. Le prof commence à devenir impatient avec les enfants. Qu’est-ce qui indique qu’il se fâche et qu’est-ce qu’il suggère comme punition à celui qui n’obéît pas?
6. Quelle est la dernière activité que le prof suggère aux enfants et quelle est leur réaction cette fois?
7. a) Racontez toutes les activités que le prof a suggérées aux enfants. Selon vous, qu’est-ce qu’il aurait dû faire pour avoir eu plus de succès avec les enfants?
b) Imaginez que vous êtes le professeur de gymnastique qui est parti. Quels conseils donneriez-vous au nouveau professeur?  


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COMPRÉHENSION ÉCRITE: LE PETIT NICOLAS 4

Lisez le texte et répondez aux questions. 

Chapitre 4 – L’île des Embruns


De l’hôtel Beau-Rivage, on a vue sur la mer, quand on se met debout sur le bord de la baignoire, et il faut faire attention de ne pas glisser. Quand il fait beau, et si on n’a pas glissé, on distingue très nettement la mystérieuse île des Embruns, où, d’après une brochure éditée par le Syndicat d’Initiative, le Masque de Fer a failli être emprisonné. On peut visiter le cachot qu’il aurait occupé, et acheter des souvenirs à la buvette.

C’est chic, parce qu’on va faire une excur­sion en bateau. M. et Mme Lanternau viennent avec nous, et ça, ça n’a pas tellement plu à papa qui n’aime pas beaucoup M. Lanternau, je crois. Et je ne comprends pas pourquoi. M. Lanternau, qui passe ses vacances dans le même hôtel que nous, est très drôle et il essaie toujours d’amuser les gens. Hier, il est venu dans la salle à manger avec un faux nez et une grosse moustache et il a dit au patron de l’hô­tel que le poisson n’était pas frais. Moi, ça m’a fait drôlement rigoler. C’est quand maman a dit à Mme Lanternau que nous allions en excursion à l’île des Embruns, que M. Lanter­nau a dit: « Excellente idée, nous irons avec vous, comme ça, vous ne risquerez pas de vous ennuyer! » et après, papa a dit à maman que ce n’était pas malin ce qu’elle avait fait et que ce boute-en-train à la manque allait nous gâcher la promenade.
Nous sommes partis de l’hôtel le matin, avec un panier de pique-nique plein d’escalopes froides, de sandwiches, d’oeufs durs, de bana­nes et de cidre. C’était chouette. Et puis M. Lanternau est arrivé avec une casquette blanche de marin, moi j’en veux une comme ça, et il a dit: «Alors, l’équipage, prêt à l’em­barquement? En avant, une deux, une deux, une deux! » Papa a dit des choses à voix basse et maman l’a regardé avec des gros yeux.
Au port, quand j’ai vu le bateau, j’ai été un peu déçu, parce qu’il était tout petit, le bateau. Il s’appelait « La Jeanne » et le patron avait une grosse tête rouge avec un béret dessus et il ne portait pas un uniforme avec des tas de galons en or, comme j’espérais, pour le racon­ter à l’école aux copains quand je rentrerai de vacances, mais ça ne fait rien, je le raconterai quand même, après tout, quoi, à la fin?
Alors, capitaine, a dit M. Lanternau, tout est paré à bord?
C’est bien vous les touristes pour l’île des Embruns? a demandé le patron et puis nous sommes montés sur son bateau. M. Lanternau est resté debout et il a crié :
Larguez les amarres ! Hissez les voiles En avant, toute!
Remuez pas comme ça, a dit papa, vous allez tous nous flanquer à l’eau!
Oh oui, a dit maman, soyez prudent M. Lanternau. Et puis elle a ri un petit coup, elle m’a serré la main très fort et elle m’a dit de ne pas avoir peur mon chéri. Mais moi, comme je le raconterai à l’école à la rentrée, je n’ai jamais peur.
Ne craignez rien, petite madame, a dit M. Lanternau à maman, c'est un vieux marin que vous avez à bord!
Vous avez été marin, vous? a demandé papa.
Non, a répondu M. Lanternau, mais chez moi, sur la cheminée, j’ai un petit voilier dans une bouteille ! Et il a fait un gros rire et il a donné une grande claque sur le dos de papa.
Le patron du bateau n’a pas hissé les voiles, comme l’avait demandé M. Lanternau, parce qu’il n’y avait pas de voiles sur le bateau. Il y avait un moteur qui faisait potpotpot et qui sentait comme l’autobus qui passe devant la maison, chez nous. Nous sommes sortis du port et il y avait des petites vagues et le bateau remuait, c’était chouette comme tout.
La mer va être calme? a demandé papa au patron du bateau. Pas de grain à l’horizon?
M. Lanternau s’est mis à rigoler.
Vous, il a dit à papa, vous avez peur d’avoir le mal de mer!
Le mal de mer? a répondu papa. Vous voulez plaisanter. J’ai le pied marin, moi. Je vous parie que vous aurez le mal de mer avant moi, Lanternau!
Tenu! a dit M. Lanternau et il a donné une grosse claque sur le dos de papa, et papa a fait une tête comme s’il voulait donner une claque sur la figure de M. Lanternau.
C’est quoi, le mal de mer, maman? j’ai demandé.
Parlons d’autre chose, mon chéri, si tu veux bien, m’a répondu maman.



Les vagues devenaient plus fortes et c’était de plus en plus chouette. De là où nous étions, on voyait l’hôtel qui avait l’air tout petit et j’ai reconnu la fenêtre qui donnait sur notre baignoire, parce que maman avait laissé son maillot rouge à sécher. Pour aller à l’île des Embruns, ça prend une heure, il paraît. C’est un drôle de voyage!
Dites donc, a dit M. Lanternau à papa, je connais une histoire qui va vous amuser. Voilà: il y avait deux clochards qui avaient envie de manger des spaghetti...
Malheureusement je n’ai pas pu connaître la suite de l’histoire, parce que M. Lanternau a continué à la raconter à l’oreille de papa.
Pas mal, a dit papa, et vous connaissez celle du médecin qui soigne un cas d’indiges­tion? et comme M. Lanternau ne la connais­sait pas, papa la lui a racontée à l’oreille. Ils sont embêtants, à la fin! Maman, elle, n’écou­tait pas, elle regardait, vers l’hôtel. Mme Lan­ternau, comme d’habitude, elle ne disait rien. Elle a toujours l’air un peu fatiguée.
Devant nous, il y avait l’île des Embruns, elle était encore loin et c’était joli à voir avec toute la mousse blanche des vagues. Mais M. Lanternau ne regardait pas l’île, il regardait papa, et, quelle drôle d’idée, il a tenu absolu­ment à lui raconter ce qu’il avait mangé dans un restaurant avant de partir en vacances. Et papa, qui pourtant, d’habitude, n’aime pas faire la conversation avec M. Lanternau, lui a raconté tout ce qu’il avait mangé à son repas de première communion. Moi, ils com­mençaient à me donner faim avec leurs histoi­res. J’ai voulu demander à maman de me donner un oeuf dur, mais elle ne m’a pas enten­du parce qu’elle avait les mains sur les oreilles, à cause du vent, sans doute.
Vous m’avez l’air un peu pâle, a dit M. Lanternau à papa, ce qui vous ferait du bien, c’est un grand bol de graisse de mouton tiède.
Oui, a dit papa, ce n’est pas mauvais avec des huîtres recouvertes de chocolat chaud.
L’île des Embruns était tout près mainte­nant.
Nous allons bientôt débarquer, a dit M. Lanternau à papa, vous seriez chiche de manger une escalope froide ou un sandwich, tout de suite, avant de quitter le bateau?
Mais certainement, a répondu papa, l’air du large, ça creuse! Et papa a pris le panier à pique-nique et puis il s’est retourné vers le patron du bateau.
Un sandwich avant d’accoster, patron? a demandé papa.
Eh bien, on n’y est jamais arrivé à l’île des Embruns, parce que quand il a vu le sandwich, le patron du bateau est devenu très malade et il a fallu revenir au port le plus vite possible.

Questions:
1. Selon M. Lanternau, pourquoi est-ce que c’est une excellente idée qu’ils accompagnent Nicolas et ses parents à l’île des Embruns? Cependant, que le père de Nicolas pense-t-il de cette idée?
2. Pourquoi M. Lanternau se considère-t-il un marin?
3. Pourquoi, pensez-vous, est-ce que la mère de Nicolas ne veut plus parler au sujet du mal de mer avec Nicolas?
4. Pourquoi le père de Nicolas et M Lanternau se racontent-ils des histoires de repas et de restaurants?
5. Pourquoi est-ce qu’il "a fallu revenir au port le plus vite possible" ? Qu’est-ce qu’il y a d’ironique dans cette situation?
6. Dans ce chapitre, la relation entre M. Lanternau et le père de Nicolas change un petit peu. Quel est ce changement et qu’est-ce qu’il révèle de la personnalité des deux hommes?

 
Pour écouter le texte, cliquez ici 

COMPRÉHENSION ÉCRITE: LE PETIT NICOLAS 3

Lisez le texte et répondez aux questions. 

Chapitre 3 - Le boute-en-train


Nous on est en vacances dans un hôtel, et il y a la plage et la mer et c’est drôlement chouet­te, sauf aujourd’hui où il pleut et ce n’est pas rigolo, c’est vrai ça, à la fin. Ce qui est embê­tant, quand il pleut, c’est que les grands ne savent pas nous tenir et nous on est insuppor­tables et ça fait des histoires. J’ai des tas de copains à l’hôtel, il y a Blaise, et Fructueux, et Mamert, qu’il est bête celui-là! et Irénée, qui a un papa grand et fort, et Fabrice, et puis Côme. Ils sont chouettes, mais ils ne sont pas toujours très sages. Pendant le déjeuner, comme c’était mercredi il y avait des raviolis et des escalopes, sauf pour le papa et la maman de Côme qui prennent toujours des suppléments et qui ont eu des langoustines, moi j’ai dit que je voulais aller à la plage. «Tu vois bien qu’il pleut, m’a répondu papa, ne me casse pas les oreilles. Tu joueras dans l’hôtel avec tes petits camarades. » Moi, j’ai dit que je voulais bien jouer avec mes petits camarades, mais à la plage, alors papa m’a demandé si je voulais une fessée devant tout le monde et comme je ne voulais pas, je me suis mis à pleurer.
A la table de Fructueux, ça pleurait dur aussi et puis la maman de Blaise a dit au papa de Blaise que c’était une drôle d’idée qu’il avait eue de venir passer ses vacances dans un endroit où il pleuvait tout le temps et le papa de Blaise s’est mis à crier que ce n’était pas lui qui avait eu cette idée, que la dernière idée qu’il avait eue dans sa vie, c’était celle de se marier. Maman a dit à papa qu’il ne fallait pas faire pleurer le petit, papa a crié qu’on commençait à lui chauffer les oreilles et Irénée a fait tomber par terre sa crème renversée et son papa lui a donné une gifle. Il y avait un drôle de bruit dans la salle à manger et le patron de l’hôtel est venu, il a dit qu’on allait servir le café dans le salon, qu’il allait mettre des disques et qu’il avait entendu à la radio que demain il allait faire un soleil terrible.
Et dans le salon, M. Lanternau a dit : « Moi, je vais m’occuper des gosses ! » M. Lanternau est un monsieur très gentil, qui aime bien rigo­ler très fort et se faire ami avec tout le monde. II donne des tas de claques sur les épaules des gens et papa n’a pas tellement aimé ça, mais c’est parce qu’il avait un gros coup de soleil quand M. Lanternau lui a donné sa claque. Le soir où M. Lanternau s’est déguisé avec un rideau et un abat-jour, le patron de l’hôtel a expliqué à papa que M. Lanternau était un vrai boute-en-train. « Moi, il ne me fait pas rigoler », a répondu papa, et il est allé se coucher.
Mme Lanternau, qui est en vacances avec M. Lanternau, elle ne dit jamais rien, elle a l’air un peu fatiguée.
M. Lanternau s’est mis debout, il a levé un bras et il a crié :
Les gosses! A mon commandement! Tous derrière moi en colonne par un ! Prêts? Direction la salle à manger, en avant, marche! Une deux, une deux, une deux! Et M. Lanter­nau est parti dans la salle à manger, d’où il est ressorti tout de suite, pas tellement content. Et alors, il a demandé, pourquoi ne m’avez-vous pas suivi ?
Parce que nous, a dit Mamert (qu’il est bête, celui-là !), on veut aller jouer sur la plage.
Mais non, mais non, a dit M. Lanternau, il faut être fou pour vouloir aller se faire trem­per par la pluie sur la plage ! Venez avec moi, on va s’amuser bien mieux que sur la plage. Vous verrez, après, vous voudrez qu’il pleuve tout le temps! Et M. Lanternau s’est mis à faire des gros rires.
On y va? j’ai demandé à Irénée.
Bof, a répondu Irénée, et puis on y est allé avec les autres.
Dans la salle à manger, M. Lanternau a écarté les tables et les chaises et il a dit qu’on allait jouer à colin-maillard. «Qui s’y colle? »a demandé M. Lanternau et nous on lui a dit que c’était lui qui s’y collait, alors, il a dit bon et il a demandé qu’on lui bande les yeux avec un mouchoir et quand il a vu nos mouchoirs, il a préféré prendre le sien. Après ça, il a mis les bras devant lui et il criait : « Hou, je vous attrape ! Je vous attrape, houhou ! » et il faisait des tas de gros rires.
Moi, je suis terrible aux dames, c’est pour ça que ça m’a fait rigoler quand Blaise a dit qu’il pouvait battre n’importe qui aux dames, qu’il était champion. Blaise, ça ne lui a pas plu que je rigole et il m’a dit que puisque j’étais si malin, on allait voir, et nous sommes allés dans le salon pour demander le jeu de dames au patron de l’hôtel et les autres nous ont suivis pour savoir qui était le plus fort. Mais le patron de l’hôtel n’a pas voulu nous prêter les dames, il a dit que le jeu était pour les grandes personnes et qu’on allait lui perdre des pions. On était là tous à discuter, quand on a entendu une grosse voix derrière nous: « Ça vaut pas de sortir de la salle à manger ! » C’était M. Lanternau qui venait nous chercher et qui nous avait trouvés parce qu’il n’avait plus les yeux bandés. Il était tout rouge et sa voix tremblait un peu, comme celle de papa, la fois où il m’a vu en train de faire des bulles de savon avec sa nouvelle pipe.
Bien, a dit M. Lanternau, puisque vos parents sont partis faire la sieste, nous allons rester dans le salon et nous amuser gentiment. Je connais un jeu formidable, on prend tous du papier et un crayon, et moi je dis une lettre et il faut écrire cinq noms de pays, cinq noms d’animaux et cinq noms de villes. Celui qui perd, il aura un gage.
M. Lanternau est allé chercher du papier et des crayons et nous, nous sommes allés dans la salle à manger jouer à l’autobus avec les chaises. Quand M. Lanternau est venu nous chercher, je crois qu’il était un peu fâché. « Au salon, tous ! » il a dit.
Nous allons commencer par la - lettre « A », a dit M. Lanternau. Au travail! et il s’est mis à écrire drôlement vite.
La mine de mon crayon s’est cassée, c’est pas juste! a dit Fructueux et Fabrice a crié:
M’sieu! Côme copie!
C’est pas vrai, sale menteur! a répondu Côme et Fabrice lui a donné une gifle. Côme, il est resté un peu étonné et puis il a commencé à donner des coups de pied à Fabrice, et puis Fructueux a voulu prendre mon crayon juste quand j’allais écrire "Autriche" » et je lui ai donné un coup de poing sur le nez, alors Fructueux­ a fermé les yeux et il a donné des claques partout et Irénée en a reçu une et puis Mamert demandait en criant : « Eh, les gars ! Asnières, c’est un pays ? » On faisait tous un drôle de bruit et c’était chouette comme une récré, quand, bing! il y a un cendrier qui est tombé par terre. Alors le patron de l’hôtel est venu en courant, il s’est mis à crier et à nous gronder et nos papas et nos mamans sont venus dans le salon et ils se sont disputés avec nous et avec le patron de l’hôtel. M. Lanternau, lui, il était parti.
C’est Mme Lanternau qui l’a retrouvé le soir, à l’heure du dîner. Il paraît que M. Lan­ternau avait passé l’après-midi à se faire trem­per par la pluie, assis sur la plage.
Et c’est vrai que M. Lanternau est un drôle de boute-en-train, parce que papa, quand il l’a vu revenir à l’hôtel, il a tellement rigolé, qu’il n’a pas pu manger. Et pourtant, le mercredi soir, c’est de la soupe au poisson !


 Questions:
1. Selon Nicolas, qu’est-ce qui est embêtant quand il pleut?
2. Qui est M. Lanternau et comment est-il?
3. Pourquoi les enfants ont-ils tous quitté la salle à manger?
4. Pourquoi le patron de l’hôtel ne veut-il pas prêter le jeu de dames aux enfants?
5. M. Lanternau suggère une autre activité aux enfants, mais il n’à pas beaucoup de succès cette fois non plus. Qu’est-ce qui arrive et quel en est le résultat?
6. Comment M. Lanternau avait-il passé le reste de l’après-midi?
7. M. Lanternau suggère le jeu "colin-maillard" aux enfants. Comment joue-t-on ce jeu? Quels sont d’autres jeux populaires chez les enfants? Quels jeux jouiez-vous quand vous étiez petit? 

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LE PETIT NICOLAS


Le Petit Nicolas est une série littéraire de jeunesse imaginée et écrite en 1959 par René Goscinny et illustrée par Jean-Jacques Sempé. Les histoires mettent en scène un petit garçon, Nicolas, dans un environnement urbain pendant les années 1960, où se mêlent l'humour et la tendresse de l'enfance.



Les thèmes sont avant tout ceux de l'enfance (comme la camaraderie, les disputes, les rapports avec la maîtresse d'école, les premières amourettes) mais Goscinny décrypte également le monde complexe des adultes: rapports entre voisins, avec son patron, avec une belle-famille, l'éducation, disputes familiales...
On rencontre pour la première fois les aventures du Petit Nicolas dans un hebdomadaire belge Le Moustique entre 1955 et 1958. 



En mars 2009, le Petit Nicolas fête ses cinquante ans. Cette anniversaire sera marqué par la sortie d'histoires inédites, d'un film et d'un dessin animé.
En 2009 est sorti un film de Laurent Tirard qui rassemble plusieurs éléments de différentes histoires. Une série télévisée d'animation est diffusée à partir de septembre 2009 sur M6.


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11 abr 2013

HENRI DE TOULOUSE-LAUTREC

Henri Marie Raymond de Toulouse-Lautrec-Monfa, né le 24 novembre 1864 à Albi et mort le 9 septembre 1901, est un peintre et lithographe français.
Avec beaucoup d'esprit, il aimait à dire : "Je boirai du lait quand les vaches brouteront du raisin."


Henri de Toulouse-Lautrec est né dans l'une des plus vieilles familles de France,
il eut une enfance heureuse jusqu'au moment où, par suite de la consanguinité de ses parents, débuta en 1874 une maladie qui affectait le développement des os, la pycnodysostose, qui l'empêchèrent de grandir davantage et ne lui permirent qu'une taille d'1,52 m.
Il devint un peintre du post-impressionnisme, un illustrateur de l’Art nouveau et un remarquable lithographiste ; il a croqué le mode de vie de la Bohème parisienne à la fin du XIXe siècle. 


On le considérait comme « l’âme de Montmartre », le quartier parisien où il habitait. Ses peintures dépeignent la vie au Moulin Rouge et dans d’autres cabarets et théâtres montmartrois ou parisiens, ainsi que dans les maisons closes qu’il fréquentait (et où peut-être il contracta la syphilis).
Alcoolique pendant la plus grande partie de sa vie d’adulte, il entra dans un sanatorium peu avant sa mort à Malromé, la propriété familiale, à la suite de complications dues à l’alcoolisme et à la syphilis, à près de 37 ans.


Malgré une vie courte et marquée par la maladie, l’œuvre du peintre fut très vaste : le catalogue pratiquement complet de ses œuvres publié en 1971 énumère 737 peintures, 275 aquarelles, 369 lithographies (y compris les affiches) et environ 5 000 dessins.
Beaucoup de ses tableaux montrent des prostituées parce qu’il les considérait comme des modèles idéaux pour la spontanéité avec laquelle elles savaient se mouvoir. Il peignait leur vie avec curiosité, mais sans moralisme ni sentimentalisme et, surtout, sans chercher à leur attribuer le moindre caractère fascinant.

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COMPRÉHENSION ÉCRITE: LE PETIT NICOLAS 2

Lisez le texte et répondez aux questions. 

Chapitre 2 - La plage, c’est chouette
Le père de Nicolas ayant pris sa décision, il ne restait plus qu’à ranger la maison, mettre les housses, enlever les tapis, décrocher les rideaux, faire les bagages, sans oublier d’emporter les oeufs durs et les bananes pour manger dans le compartiment.
Le voyage en train s’est très bien passé, même si la mère de Nicolas s’est entendu reprocher d’avoir mis le sel pour les oeufs durs dans la malle marron qui est dans le fourgon. Et c’est l’arrivée à Bains-les-Mers, à l’hô­tel Beau-Rivage. La plage est là, et les vacances peuvent commencer...
 

A la plage, on rigole bien. Je me suis fait des tas de copains, il y a Blaise, et puis Fructueux, et Mamert; qu’il est bête celui-là ! Et Irénée et Fabrice et Côme et puis Yves, qui n’est pas en vacances parce qu’il est du pays et on joue ensemble, on se dispute, on ne se parle plus et c’est drôlement chouette.
Va jouer gentiment avec tes petits camara­des, m’a dit papa ce matin, moi je vais me reposer et prendre un bain de soleil. » Et puis, il a commencé à se mettre de l’huile partout et il rigolait en disant : «Ah ! quand je pense aux copains qui sont restés au bureau! »
Nous, on a commencé à jouer avec le ballon d’Irénée. « Allez jouer plus loin », a dit papa, qui avait fini de se huiler, et bing ! le ballon est tombé sur la tête de papa. Ça, ça ne lui a pas plu à papa. Il s’est fâché tout plein et il a donné un gros coup de pied dans le ballon, qui est allé tomber dans l’eau, très loin. Un shoot terrible. « C’est vrai ça, à la fin», a dit papa. Irénée est parti en courant et il est revenu avec son papa. Il est drôlement grand et gros le papa d’Irénée, et il n’avait pas l’air content.
C’est lui! a dit Irénée en montrant papa avec le doigt.
C’est vous, a dit le papa d’Irénée à mon papa, qui avez jeté dans l’eau le ballon du petit?
Ben oui, a répondu mon papa au papa d’Irénée, mais ce ballon, je l’avais reçu dans la figure.
Les enfants, c’est sur la plage pour se détendre, a dit le papa d’Irénée, si ça ne vous plaît pas, restez chez vous. En attendant, ce ballon, il faut aller le chercher.
Ne fais pas attention, a dit maman à papa. Mais papa a préféré faire attention.
Bon, bon, il a dit, je vais aller le chercher, ce fameux ballon.
Oui, a dit le papa d’Irénée, moi à votre place j’irais aussi.
Papa, ça lui a pris du temps de chercher le ballon, que le vent avait poussé très loin. Il avait l’air fatigué, papa, quand il a rendu le ballon à Irénée et il nous a dit :
Ecoutez, les enfants, je veux me reposer tranquille. Alors, au lieu de jouer au ballon, pourquoi ne jouez-vous pas à autre chose?
Ben, à quoi par exemple, hein, dites? a demandé Mamert. Qu’il est bête celui-là !
Je ne sais pas, moi, a répondu papa, faites des trous, c’est amusant de faire des trous dans le sable. Nous, on a trouvé que c’était une idée terrible et on a pris nos pelles pendant que papa a voulu commencer à se rehuiler, mais il n’a pas pu, parce qu’il n’y avait plus d’huile dans la bouteille. «Je vais aller en acheter au magasin, au bout de la promenade », a dit papa, et maman lui a demandé pourquoi il ne restait pas un peu tranquille.
On a commencé à faire un trou. Un drôle de trou, gros et profond comme tout. Quand papa est revenu avec sa bouteille d’huile, je l’ai appelé et je lui ai dit :
T’as vu notre trou, papa?
Il est très joli, mon chéri, a dit papa, et il a essayé de déboucher sa bouteille d’huile avec ses dents. Et puis, est venu un monsieur avec une casquette blanche et il nous a demandé qui nous avait permis de faire ce trou dans sa plage. «C’est lui, m’sieur ! » ont dit tous mes copains en montrant papa. Moi j’étais très fier, parce que je croyais que le monsieur à la casquette allait féliciter papa. Mais le monsieur n’avait pas l’air content.
Vous n’êtes pas un peu fou, non, de donner des idées comme ça aux gosses? a demandé le monsieur. Papa, qui travaillait toujours à déboucher sa bouteille d’huile, a dit : « Et alors ? » Et alors, le monsieur à la casquette s’est mis à crier que c’était incroyable ce que les gens étaient inconscients, qu’on pouvait se casser une jambe en tombant dans le trou, et qu’à marée haute, les gens qui ne savaient pas nager perdraient pied et se noieraient dans le trou, et que le sable pouvait s’écrouler et qu’un de nous risquait de rester dans le trou, et qu’il pouvait se passer des tas de choses terribles dans le trou et qu’il fallait absolument reboucher le trou.
Bon, a dit papa, rebouchez le trou, les enfants. Mais les copains ne voulaient pas reboucher le trou.
Un trou, a dit Côme, c’est amusant à creuser, mais c’est embêtant à reboucher.
Allez, on va se baigner! a dit Fabrice. Et ils sont tous partis en courant. Moi je suis resté, parce que j’ai vu que papa avait l’air d’avoir des ennuis.
Les enfants ! Les enfants ! il a crié papa, mais le monsieur à la casquette a dit :
Laissez les enfants tranquilles et rebouchez-moi ce trou en vitesse! Et il est parti.
Papa a poussé un gros soupir et il m’a aidé à reboucher le trou. Comme on n’avait qu’une seule petite pelle, ça a pris du temps et on avait à peine fini que maman a dit qu’il était l’heure de rentrer à l’hôtel pour déjeuner, et qu’il fallait se dépêcher, parce que, quand on est en retard, on ne vous sert pas, à l’hôtel. « Ramas­se tes affaires, ta pelle, ton seau et viens », m’a dit maman. Moi j’ai pris mes affaires, mais je n’ai pas trouvé mon seau. « Ça ne fait rien, rentrons », a dit papa. Mais moi, je me suis mis à pleurer plus fort.
Un chouette seau, jaune et rouge, et qui faisait des pâtés terribles. « Ne nous énervons pas, a dit papa, où l’as-tu mis, ce seau? » J’ai dit qu’il était peut-être au fond du trou, celui qu’on venait de boucher. Papa m’a regardé comme s’il voulait me donner une fessée, alors je me suis mis à pleurer plus fort et papa a dit que bon, qu’il allait le chercher le seau, mais que je ne lui casse plus les oreilles. Mon papa, c’est le plus gentil de tous les papas ! Comme nous n’avions toujours que la petite pelle pour les deux, je n’ai pas pu aider papa et je le regardais faire quand on a entendu une grosse voix derrière nous : « Est-ce que vous vous fichez de moi ?» Papa a poussé un cri, nous nous sommes retournés et nous avons vu le monsieur à la casquette blanche. « Je crois me souvenir que je vous avais interdit de faire des trous », a dit le monsieur. Papa lui a expliqué qu’il cherchait mon seau. Alors, le monsieur lui a dit que d’accord, mais à condition qu’il rebouche le trou après. Et il est resté là pour surveiller papa.
« Ecoute, a dit maman à papa, je rentre à l’hôtel avec Nicolas. Tu nous rejoindras dès
que tu auras retrouvé le seau. » Et nous sommes partis. Papa est arrivé très tard à l’hô­tel, il était fatigué, il n’avait pas faim et il est allé se coucher. Le seau, il ne l’avait pas trou­vé, mais ce n’est pas grave, parce que je me suis aperçu que je l’avais laissé dans ma chambre. L’après-midi, il a fallu appeler un docteur, à cause des brûlures de papa. Le docteur a dit à papa qu’il devait rester couché pendant deux jours.
On n’a pas idée de s’exposer comme ça au soleil, a dit le docteur, sans se mettre de l’huile sur le corps.
Ah! a dit papa, quand je pense aux copains qui sont restés au bureau!
Mais il ne rigolait plus du tout en disant ça.
Malheureusement, il arrive parfois en Bretagne que le soleil aille faire un petit tour sur la Côte d’Azur. C’est pour cela que le patron de l’hôtel Beau-Rivage surveille avec inquiétude son baromètre, qui mesure la pres­sion atmosphérique de ses pensionnaires...

Questions:
1. Pourquoi le père de Nicolas a-t-il dit à Nicolas d’aller jouer avec ses camarades?
2. Comment le père d’Irénée a-t-il convaincu le père de Nicolas d’aller chercher le ballon de son fils?
3. Pourquoi, selon le monsieur à la casquette blanche, était-il dangereux d’avoir un trou dans le sable?
4. Pourquoi Papa doit-il déboucher le même trou qu’il vient de déboucher avant le déjeuner?
5. Pourquoi Papa doit-il rester couché pendant deux jours?
6. "Ah! Quand je pense aux copains qui sont restés au bureau!" Papa a dit la même phrase au début des vacances. Quelle est l’ironie de cette phrase en comparant les sentiments de Papa au début et à la fin du chapitre? 


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